Mon aisance est au zénith quand mon auditoire succombe à ma séduction. Je suis économe de préjugés mais je conserve ceux que j’ai acquis, même lorsqu’ils me portent tort. (p. 10)
Je suis mon premier amour. De la liste des livres incontournables qu’il faut avoir lus, j’occupe le premier rang […] (p. 11)
C’est que cette même narratrice est « piégée » par une jeune femme qui la reconnait et croit partager des souvenirs communs. Vous est-il déjà arrivé de rencontrer quelqu’un qui vous reconnait et de ne pas réussir à le resituer ? De ce long moment de solitude, succède un autre moment, celui-là de mensonge pour « plaire » à l’étranger qui se croit familier. Un vrai jeu de dupes et c’est jubilatoire au possible.
Je ne me souvenais ni d’elle, de Ji-eun, ni de Myung-hwa, ni de Seon-mi, mais du coup, j’avais le sentiment qu’il fallait mentir. Et une fois décidée, je voulais mentir sincèrement. (p. 16)
Je ne veux pas trop en dire car ce sont des micro-fictions, autant dire que les gags se situent au niveau des situations, racontés brièvement mais croqués avec succès. De la description du passage au supermarché, à la rencontre fortuite dans le métro, ou des voisins fantômes qui sèment leur linge comme des empreintes indélébiles… tout est tordant et plein de vivacité !
A lire avec plaisir pour découvrir un pan de la société sud-coréenne et toutes ces confusions qui sont communes à tous les hommes et nous font tomber d’un piédestal ! Très, très belle découverte !